Menu
Libération

Un juge vole au secours de Courroye

Article réservé aux abonnés
Il dénonce l'assaut contre le magistrat de l'affaire Falcone.
publié le 5 janvier 2001 à 21h31

C'est une démarche rare au sein de ce monde parfois timoré qu'est la magistrature. Hier, Jean-Claude Magendie, président du tribunal de grande instance de Paris a tenté de siffler la fin de partie, dans l'assaut qui est mené contre le juge Philippe Courroye par les avocats investis dans la défense des acteurs de l'affaire Falcone, mais également par les fidèles du club mitterrandien. Il s'est étonné «des mises en cause personnelles du juge».

Accusé d'avoir fabriqué un faux dans cette instruction qui concerne un trafic d'armes illégal vers l'Angola; cloué au pilori durant le week-end dernier, parce qu'il aurait puisé des renseignements dans le dossier fiscal de Pierre Falcone, déposé chez un avocat, violant ainsi le secret professionnel, le magistrat a subi quelques rudes journées. Toute cette opération a permis à l'avocat de Jean-Christophe Mitterrand de faire monter la pression, et ­ peut-être ­ d'obtenir une mise en liberté plus rapide de la part de la chambre d'instruction.

Hier, ce sont les mitterrandiens pur jus qui sont montés au créneau. Michel Charasse, le sénateur socialiste du Puy-de-Dôme, a réclamé des «sanctions sévères» à l'encontre du magistrat, dans une interview au Figaro. Exercice de fidélité aux mânes de l'ex-président de la République, Jean Glavany, ministre de l'agriculture, qui fut le chef de cabinet de François Mitterrand durant sept ans, a également pris position, en indiquant sur Europe 1 qu'il avait manifesté sa «solidarité active» à Danielle Mitterran