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Uranium appauvri: un double risque

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Ces obus libèrent radioactivité et métaux lourds.
publié le 5 janvier 2001 à 21h31

L'uranium appauvri est un métal lourd que les mi litaires utilisent pour fabriquer des obus capables de percer des blindages très résistants. Il ne s'agit donc pas d'une arme nucléaire qui exploserait à la suite d'une fission atomique, en dégageant une très forte radioactivité. L'uranium appauvri (UA) est en effet deux fois moins radioactif que l'uranium naturel. Son principal intérêt réside dans sa densité très élevée (19,07). Ce métal fut par exemple utilisé pour fabriquer la quille du Pen Duick VI d'Eric Tabarly.

L'UA n'est pas sans danger. «On ne peut pas balayer les risques d'un revers de main», estime Patrick Gerasimo, chercheur au service de santé des armées. Au moment de l'impact, l'obus s'enflamme et se transforme en fines particules. Les soldats de l'Otan, comme les populations locales, qui se sont approchés des carcasses de chars détruits ont pu alors en inhaler.

Il y a un double risque, radioactif mais sur tout chimique. Les particules faiblement radioactives se con centrent dans les poumons puis dans le squelette, où elles peuvent provoquer, à terme, des cancers. Le risque est «virtuellement nul», affirmait mardi un porte-parole de l'Otan à Bruxelles. A l'opposé, une étude britannique estime que l'utilisation de l'UA pourrait provoquer 10 000 cancers. Pour l'instant, aucun cas n'est connu, et les liens entre la leucémie ­ dont ont été victimes les soldats italiens ­ et l'UA restent entièrement à démontrer.

En revanche, le risque chimique est à la fois plus certain