Dieppe envoyée spéciale
En suivant les nombreux panneaux indicateurs «car ferries» qui jalonnent les rues de Dieppe, vous débouchez sur le terminal, tout au bout des quais, au pied des falaises. «Welcome to the port of Dieppe» annonce cette pancarte. «Shopping», flèche cette autre. Et pourtant... A peine arrivé, c'est le désert. Les gares maritimes sont fermées, les parkings vides, aucun bateau en vue. La liaison transmanche qui mettait le port normand à quatre heures de ferry du port britannique de Newhaven, il y a encore deux ans, ne fonctionne plus en cet hiver 2001. Et le navire rapide de la compagnie Hoverspeed ne navigue qu'aux beaux jours. Une catastrophe pour la cité portuaire qui a conduit le conseil général de la Seine-Maritime à tout faire pour tenter de rétablir cette liaison pour passagers et marchandises. Au point d'acheter le port britannique de New haven et devenir armateur de la ligne. Dieppe, propriétaire d'un port anglais... Ce dossier, unique en France, devrait être bouclé ces jours-ci.
Exsangue. Vieille histoire en tout cas. C'est au XVIIIe siècle que remonte la liaison maritime avec ce petit port du sud de l'Angleterre. Après les voiliers, ce sont les bateaux à vapeur qui assurent la ligne renforcée en 1850 sur l'axe ferroviaire Paris-Dieppe-Newhaven-Londres. Les navires sont exploités après la guerre par des entreprises publiques au sein de la Sealink qui regroupe British Railways et la SNCF. Avec la privatisation des ports et des chemins de fer anglais