Lille correspondance
Mohamed Bilem, Lillois soupçonné par les autorités algériennes d'avoir tiré sur le général Kamel Abderrahim (Libération du 7 décembre), n'a peut-être plus beaucoup de jours à passer à la prison d'Alger. Samedi, la première confrontation entre le général et son présumé agresseur a eu lieu dans le bureau du juge. Selon Me Pascal Cobert, avocat du prévenu, elle met son client «sérieusement hors de cause». Arrêté le 11 octobre à sa descente de bateau à Alger, et incarcéré après une enquête minimale, Mohamed Bilem a toujours clamé son innocence. Principal alibi: il n'avait jamais mis les pieds en Algérie avant 2000, or l'attentat a eu lieu en avril 1993 dans la banlieue d'Alger. Pourquoi les soupçons se sont-ils portés sur lui? Parce qu'en 1983, adolescent, il a posé dans un Photomaton en compagnie d'un cousin germain devenu terroriste quelques années plus tard. La photo, saisie chez le cousin, est entre les mains des gendarmes. Jusqu'ici, le général reconnaissait «à 99 %» Bilem comme son agresseur, tout en admettant que l'homme qui a tiré sur lui était «maigre» et «ne mesurait pas plus de 1,70 m». Or Mohamed Bilem est un homme mesurant 1,80 m. Et selon Me Cobert, la victime ne remarque plus qu'une ressemblance «dans l'ossature du visage» entre le tireur et le Lillois. L'autre témoin, un employé de l'usine, voit une «petite ressemblance». Mais avec un autre homme: un complice assis dans une voiture au moment de l'attentat. Un barbu. Selon le général, le tireur