Il n'y aura pas de dépistage systématique de l'uranium appauvri chez les militaires français qui ont servi dans les Balkans, a annoncé hier le ministère de la Défense. Les armées n'ont tout simplement pas le moyen de le faire. «Nous effectuerons ces analyses quand les médecins découvriront des signaux d'alerte», a expliqué le docteur Christian Estripeau, du service de santé des armées.
Longues analyses. Devant l'émotion suscitée par le syndrome des Balkans, la Défense a décidé un renforcement des mesures sanitaires. Tous les militaires revenant des Balkans subiront des examens lors de leur visite médicale de routine. «Il n'y aura pas de recherche systématique de l'uranium dans les urines», reconnaît le docteur Estripeau.
Cette décision s'explique pour des raisons d'intendance. Un seul laboratoire militaire est équipé pour ces analyses: le service de protection radiologique des armées (Spra) à l'hôpital Percy de Clamart. Sa capacité ne dépasse pas 150 analyses par mois et chacune revient à environ 6 000 francs. En l'état actuel des capacités de l'armée française, le dépistage systématique de l'uranium chez les anciens des Balkans prendrait cinquante ans et coûterait un demi-milliard de francs.
Aucune instruction sur les risques éventuels de l'uranium appauvri n'a été délivrée aux soldats durant les mois qui ont précédé leur entrée au Kosovo. Il a même fallu attendre une dizaine de jours pour que le premier ordre de l'état-major des armées soit transmis, vers le 25 juin 1999. Aut