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Libération

La fièvre des orpailleurs guyanais

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Des membres de l'ethnie Boni assiègent les gendarmes de Maripasoula.
publié le 12 janvier 2001 à 21h44

La nuit de mercredi à jeudi a été houleuse pour les 20 gendarmes de la brigade de Maripasoula, principale commune du Haut-Maroni, dans le département de la Guyane française. Leurs locaux ont été assiégés jusqu'au matin par plusieurs centaines de personnes, appartenant à l'ethnie Boni (ou «Noirs marrons», descendants des esclaves africains ayant fui dans la forêt amazonienne).

La veille, un des leurs, Jean Bena, principal patron orpailleur du fleuve, avait été grièvement blessé d'un coup de poignard. Jean Bena possède une importante fortune grâce à l'or.

Cultivant un look rasta, le verbe haut, il est considéré par beaucoup de Bonis comme leur leader. Selon la rumeur, il a constitué un groupe paramilitaire, les «jungle commandos», chargé d'assurer l'«ordre» dans les exploitations aurifères clandestines qui se développent au fin fond de la forêt. Un différend entre orpailleurs serait à l'origine de la bagarre au cours de laquelle il a été blessé.

Peu après l'agression, Jean Bena a été conduit au dispensaire de la commune en attendant qu'un hélicoptère vienne l'évacuer sur l'hôpital de Cayenne. Manque de chance, ce même mercredi, venait d'arriver en Guyane le ministre des DOM-TOM, Christian Paul. Résultat, tous les hélicoptères militaires du département étaient accaparés. Il n'existe pas d'autre voie qu'aérienne ou fluviale entre Maripasoula et Cayenne. Mais en cette saison, il faut compter plusieurs dizaines d'heures pour rejoindre Saint-Laurent-du-Maroni en piro gue. Finalement,