Les méthodes de l'offensive contre le juge Philippe Courroye ont été à géométrie variable. Le final a eu lieu hier soir: Jean-Christophe Mitterrand, qui a pu quitter la prison de la Santé hier en fin de matinée, s'en est pris violemment au magistrat sur France 2, à 20 heures. «C'est un juge qui sue la haine avant d'ouvrir la bouche», a-t-il déclaré, visiblement très intimidé par les caméras. Il a qualifié sa caution d'«énorme et injustifiée». Danielle Mitterrand a choisi, elle aussi, l'agressivité hier, en venant payer, au palais de justice, la caution de 5 millions de francs pour son fils. «J'ai apporté la somme, pour payer la rançon», a-t-elle déclaré, tout sourire. En rappelant les bons souvenirs: la somme aurait été réunie par des fidèles de la génération Mitterrand.
Déjà, dans le Nouvel Observateur publié hier, le fils aîné de François Mitterrand avait attaqué sur le même registre: «Le juge Courroye a fait preuve d'une hostilité poisseuse.» Dans l'hebdomadaire, Jean-Christophe Mitterrand s'est plaint des menottes que les gendarmes, sur instruction du juge, lui auraient passées aux poignets en vertu du règlement pour son déplacement jusqu'au dépôt du palais de justice de Paris, le 21 décembre. «J'ai dû demander à mes gardes de desserrer un peu les menottes, car mes poignets devenaient douloureux. Je vous signale en outre que les policiers qui m'accompagnaient étaient équipés de fusils! J'avais le sentiment d'être traité comme un meurtrier, d'avoir assassiné je ne sais qui