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Libération

Des pharmaciens trop généreux.

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Avec des médecins, ils délivraient un substitut d'héroïne aux toxicomanes.
publié le 13 janvier 2001 à 21h46

Montpellier correspondance

Ils sont onze. Six pharmaciens du centre-ville de Montpellier et cinq médecins généralistes. Et tous sont accusés par la direction régionale des affaires sanitaires et sociales (Drass) d'avoir alimenté indirectement un trafic de stupéfiants, en l'occurrence du sulfate de morphine. Vendredi, les pharmaciens sont passés devant la chambre disciplinaire de leur Ordre.

Saisi par une plainte déposée par la Drass au printemps 1999, le conseil régional de l'Ordre des pharmaciens du Languedoc-Roussillon se devait de juger si la série d'infractions au code de déontologie commises par ces pharmaciens, notamment des «chevauchements» d'ordonnances (des décalages entre les prescriptions et la délivrance de sulfate de morphine) et une entente avec les médecins pour se constituer une clientèle, mérite des sanctions ou non.

Le sulfate de morphine n'est pas un produit banal. Dérivé de la morphine, il était auparavant utilisé comme produit de substitution pour les toxicomanes par voie intraveineuse, mais il est aujourd'hui largement remplacé par d'autres substances comme la méthadone et le Subutex.

Ces onze professionnels de la santé sont accusés d'avoir con tinué à prescrire et à délivrer du sulfate de morphine, alors qu'une circulaire de la Direction générale de la santé de juin 1996 n'en autorisait l'utilisation qu'«à titre exceptionnel» comme traitement de substitution. En somme, ont-ils eu des pratiques de prescription par trop généreuses?

Largement prescrit. Vendred