L'enquête sur les ventes d'armes à l'Angola n'avait pas besoin de ça. Henri Hurand, actuel PDG de la Sofremi, organisme public dépendant du ministère de l'Intérieur suspecté d'avoir couvert le trafic, est revenu sur ses déclarations spectaculaires tenues la semaine dernière au Figaro. Dans une lettre d'excuses adressée à Charles Pasqua, il parle d'une «stupide interview» qui n'aurait été qu'une «discussion à bâtons rompus». De fait, Henri Hurand s'était bigrement lâché, expliquant que «Falcone a arrosé tout le monde pendant des années [...]. La période la plus significative est celle de Charles Pasqua. Tout le monde savait que celui-ci a toujours suivi de près ce genre de marchés internationaux». Le mea-culpa du préfet Hurand, à l'adresse du président du RPF, se conclut de manière sibylline: «Je suis d'autant plus navré et malheureux que je n'oublie pas ce que vous avez fait pour moi il y a quelques années.»
Recul. Charles Pasqua ne s'est pas privé de mettre en avant ce mot d'excuses, publié hier dans le Journal du dimanche. Il est daté du 12 janvier, le jour même où le juge de la détention (institué par la nouvelle loi sur la présomption d'innocence) ordonnait la remise en liberté de Bernard Poussier, ancien directeur général de la Sofremi soupçonné d'avoir couvert les ventes d'armes à l'Angola. Dans les deux cas, l'implication des pouvoirs publics semble potentiellement reculer.
Seul l'intermédiaire Pierre Falcone reste à ce jour en détention provisoire. Après la libération