L'Union européenne s'apprête à lancer une mission d'étude sur les retombées des bombardements à l'uranium appauvri dans les Balkans. Selon nos informations, la Commission mandatera des agences et laboratoires européens, spécialisés dans l'analyse des effets des rayonnements sur la santé. Une réunion est prévue fin janvier à Bruxelles. Objectif: mettre sur pied une campagne de mesures indépendante pour sortir du flou existant sur une contamination éventuelle de l'environnement et des personnes. Et pour avancer sur la composition réelle de l'uranium entrant dans la fabrication des flèches d'obus américains: uranium naturel ou issu du retraitement militaire? Le cocktail vaporisé lors de l'impact pourrait en effet inclure, à l'état infinitésimal, d'autres radioéléments comme les produits de fission.
«Il faut vérifier si les personnes ont été exposées. L'uranium se fixe sur les os avant d'être progressivement éliminé par voie rénale. Le seul juge de paix, c'est l'analyse d'urine. S'ils ont inhalé autre chose que de l'uranium naturel, on le verra aussi», rappelle Jean-Luc Pasquier, directeur scientifique de l'Office de protection contre les rayonnements ionisants (Opri), qui participera à ce protocole. Des prélèvements de sol, de végétaux et d'urine devraient être effectués d'après un échantillonnage élaboré à partir de la carte des bombardements.
En attendant, l'Opri a échafaudé un scénario d'exposition maximale. «Si les 30 000 obus américains avaient explosé simultanément, ils aur