Elles en sont «persuadées», «intimement» convaincues, «sûres et certaines». Leurs enfants sont des victimes. Une dizaine de mères ont vécu la même inconsolable tragédie: retrouver son enfant pendu à la maison. Depuis septembre, elles confectionnent ensemble des bouts d'explication. Leurs enfants auraient mis à l'oeuvre chez eux le jeu du foulard, une pratique apprise à l'école. Qui consiste à s'étrangler mutuellement pour provoquer l'étourdissement. Evanouissement, réveil avec une paire de gifles. Parfois on se retrouve à l'hôpital. Personne ne peut mesurer précisément l'étendue de la pratique de ce jeu. Le Comité national de lutte contre la violence scolaire n'a enregistré que de rares cas. Une source proche du ministère de la Famille remarque le souci de «ne pas intervenir de manière tonitruante face à un jeu transgressif».
Ceinture de kimono. L'artisan du lien de causalité entre ce jeu et les enfants pendus à la maison, c'est Françoise Cochet, la mère de Nicolas, 15 ans. Le 21 septembre, Mme Cochet découvre son fils dans sa chambre niçoise, accroché à sa ceinture de kimono. Elle alerte les médias. Aujourd'hui, elle dit: «Si je n'avais pas parlé début octobre, personne ne le saurait et les parents seraient chacun dans leur coin à se dire que c'est un cas unique.» Le 18 octobre, le rectorat de Nice demande aux chefs d'établissements d'être «vigilants au jeu du foulard ou de la strangulation» en précisant qu'il a été alerté par la presse, et qu'un cas avéré a été signalé dans