Le thermalisme? «Un secteur en déshérence, hétérogène et mal connu, régi par un cadre juridique baroque et dont l'intérêt thérapeutique est contesté.» Ainsi débute le sévère rapport que l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) vient de rendre public. Ce rapport, commandé en mars 2000 par Martine Aubry, alors ministre de l'Emploi et de la Solidarité, souligne les «dysfonctionnements patents et nombreux» des 101 établissements thermaux qui accueillent chaque année plus de 500 000 curistes. 96 % des journées de cures sont prises en charge par la Sécurité sociale pour un coût total de 1,5 milliard de francs
Pas d'évaluation. L'ouverture d'un établissement thermal est théoriquement soumise à une autorisation préalable, comme le prévoit... une ordonnance royale de 1823. Mais, faute de texte d'application, «les établissements ne sont soumis à aucune autorisation ni à aucun encadrement». Il existe bien une commission chargée d'agréer les stations thermales, mais elle refuse de se prononcer depuis 1996, «faute de disposer de l'avis d'une instance compétente sur les besoins du thermalisme». L'Igas pointe avec insistante cette absence d'éva luation. Ainsi, les médecins, «essentiellement des généralistes», ne sont soumis «à aucune qualification particulière» et de nombreux rapports ont déjà dénoncé des «dérives répréhensibles». Le personnel d'encadrement n'est pas mieux loti: «Aucune exigence de formation n'existe (...) pour cette cheville ouvrière des établissements.»
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