Menu
Libération
Reportage

Quatre homicides derrière la fumée de l'incendie

Article réservé aux abonnés
publié le 16 janvier 2001 à 21h51

Subligny (Yonne) envoyé spécial

Le chien erre dans le pré qui entoure la maison des Guessoum. Seul survivant du massacre de la nuit du lundi 8 janvier. Un coup de folie, supposent les enquêteurs. Une énigme, surtout.

Au village, les habitants secouent la tête, l'air morne. Les Guessoum étaient arrivés ici il y environ vingt-cinq ans, après avoir vécu à Saint-Valérien, une commune qui a accueilli beaucoup de harkis comme eux. A Subligny, les Guessoum étaient déjà sans le grand-père, décédé. Son fils, Azzedine, avait trois frères et deux soeurs. Un frère est mort au début des années 90 dans un accident de la circulation. Il est enterré à Subligny.

Pavillon propret. Avant de mourir, Azzedine Guessoum, 38 ans, a tué sa mère, sa femme et ses deux enfants. Des relents de brûlé empestent encore l'atmosphère, vingt-quatre heures après l'incendie qui a ravagé le rez-de-chaussée de ce pavillon propret. Un peu de suie autour de la porte, un rideau brûlé, quelques carreaux cassés et brunis, mais le crépis blanc ­ refait il y a un an, dit un voisin ­ est intact. Jean habite juste à côté des Guessoum. Rue Aristide-Bruant. La rue est en fait un tronçon de la nationale 60 qui traverse ce village de 487 habitants, à sept kilomètres de Sens. Une méchante route encombrée de chapelets de poids lourds. A 1 h 30 du matin, lundi soir, Jean ouvre les volets et voit brûler le garage des Guessoum. Un appentis contigu au sien, construit contre la clôture qui sépare les deux propriétés. Il appelle les pom