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Libération

La note qui donne le ton sur Guigou dame de fer.

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Son cabinet faisait le tri dans les magistrats.
publié le 17 janvier 2001 à 21h54

L'éviction d'Yves Charpenel de la tête de la Direction des affaires criminelles et des grâces, programmée par Elisabeth Guigou, illustre assez bien ce qu'était la méthode de gestion de la garde des Sceaux, sous ses dehors de technicité et de chantre de l'indépendance : une discipline de fer et une sélection des magistrats selon des critères qui ne relèvent pas de la seule compétence.

Spécialistes. Comme le disent beaucoup de magistrats, «il y a un vrai courant d'air frais» depuis que Lebranchu est arrivée, dommage qu'elle «se croie obligée d'emboîter le pas» de celle qui l'a précédée. Une note, restée longtemps secrète mais qui circule depuis des semaines et fait doucement ricaner dans les rangs de la magistrature, montre assez bien l'ambiance. L'un des grands ouvrages de Guigou a été la mise en place de pôles économiques et financiers. Une oeuvre due en fait, à l'origine, à la colère de quelques juges d'instruction, au travail assez personnel d'un conseiller technique de Guigou et à celui de la sous-direction des affaires économiques et financières, dirigée par Michel Dobkine, que la ministre s'est employée à virer. Ces pôles rassemblent des magistrats plus spécialisés, travaillant sur la délinquance économique, le blanchiment, la corruption et les affaires dites politico-financières.

Pour pouvoir analyser le fonctionnement desdits pôles, la garde des Sceaux avait prévu de créer un groupe de suivi. Au coeur de l'été, la Direction des affaires criminelles et des grâces proposa