Lyon de notre correspondant

A Lyon, le préfet de région recevait hier soir les policiers pour leur présenter ses bons voeux. L'ambiance était pesante. La veille, certains d'entre eux s'étaient indignés de l'incarcération, samedi, du commissaire principal Norbert Godeau, numéro 2 de la sûreté lyonnaise, soupçonné d'avoir délivré de faux papiers à des travailleurs clandestins. Hier, ils ont compris pourquoi la justice avait fait écrouer le fonctionnaire. Parce qu'aux enquêteurs venus l'arrêter jeudi, dans le bureau de son directeur, Norbert Godeau a dissimulé deux choses importantes.

D'abord, il leur a caché son adresse. Le commissaire principal est domicilié à Ajaccio, en Corse-du-Sud, où vit sa femme. Ils ont quitté voilà quelques semaines le logement qu'ils occupaient à Lyon parce que le fonctionnaire est en instance de départ. Il pensait obtenir en 2000 un poste à l'étranger (où il a déjà travaillé), mais l'affaire ne s'est pas faite. Du coup, il comptait partir cette année pour l'outre-mer, et des amis l'hébergeaient à Lyon en attendant l'affectation.

Les enquêteurs n'ont pu perquisitionner que dimanche le domicile. La veille, la juge avait appris, en entendant Godeau, sa véritable adresse. De nouveau interrogé à ce sujet hier par la magistrate, il lui aurait expliqué que l'arrestation lui avait un peu tourné la tête, puis qu'il avait oublié de détromper ses collègues.

La deuxième cachotterie est beaucoup plus gênante pour les hommes de l'Inspection générale de la police nati