Greenpeace est ravi. Hier, le tribunal correctionnel de Paris a condamné conjointement la compagnie Crown Shipping armateur hong-kongais du navire Fareast Victory, et son capitaine sri-lankais, Lalith Mendis, à 600 000 F d'amende pour avoir dégazé dans la Manche, le 22 janvier 1999. Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet, qui avait requis 400 000 F d'amende.
«C'est la condamnation la plus lourde contre un navire jamais prononcée par un tribunal français», s'est réjoui Yvan Guitton, officier au centre de sauvetage en mer du cap Gris-Nez. Habituellement, les amendes varient entre 10 000 et 100 000 F . Cette condamnation, et la publication du jugement dans Marine, journal très lu par les armateurs, dissuadera-t-elle d'au tres capitaines de «déballaster» en mer? Alexandre Faro, avocat de Greenpeace qui s'était porté partie civile dans cette affaire, l'espère.
Si les navires vident ainsi leurs soutes dans l'océan pour éliminer les résidus d'hydrocarbures, c'est en effet dans le seul but d'éviter le coût des journées d'immobilisation qu'implique un dégazage dans les ports, le prix de revient de cette dernière opération tournant autour de 500 000 à 600 000 F. Avec le montant de l'amende infligée au Fareast Victory, le dégazage sauvage va devenir beaucoup moins rentable.
Autre affaire.Coïncidence du calendrier judiciaire, la même 31e chambre du tribunal correctionnel jugeait hier une autre affaire de dégazage sauvage. Il s'agissait cette fois d'un navire battant pavil