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Contrat piégé pour les chars Leclerc.

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La vente aux Emirats coûte très cher.
publié le 18 janvier 2001 à 21h56

Pour les industriels de l'armement, c'est l'heure de l'addition. Les «fabuleux» contrats conclus en grande pompe dans les années 1990 étaient, comme qui dirait, piégés. Par des commissions exhorbitantes versées aux intermédiaires, à Taiwan et en Arabie Saoudite pour des frégates de Thomson, ou par des faveurs consenties aux clients, aux Emirats arabes unis (UAE)pour les chars Leclerc.

436 chars. Le groupe public d'armement Giat Industries a ainsi annoncé, hier, la suspension des livraisons des chars Leclerc vendus en 1993 aux UAE à cause d'une «divergence» sur l'interprétation du contrat. Conclu sous l'égide de Pierre Joxe, alors ministre de la Défense, en février 1992, ce contrat s'annonçait historique. Il portait sur 436 chars ­ dont 46 chars de dépannage ­, à une époque où la France n'en avait encore que 4 exemplaires.

Le contrat pesait 21 milliards de francs (3 milliards d'euros). Présenté à sa signature comme une aubaine pour les anciens arsenaux terrestres de l'Etat (appelés Giat depuis 1990), le marché s'est révélé un gouffre financier dès 1995. Jacques Loppion, successeur du PDG Pierre Chiquet, signataire du contrat, a accumulé des pertes à hauteur de 7 milliards de francs sur «la bonne affaire des Emirats».

A l'époque, le ministre de la Défense, Charles Millon, envisageait même de donner des suites judiciaires à ce dossier explosif. Il n'en a rien été. Et le Giat a bénéficié d'une recapitalisation de l'Etat se montant à 3,6 milliards de francs (550 millions d'euros) en