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Libération
Reportage

Le juge des libertés prend ses marques.

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A Lille, une journée au côté du nouveau magistrat.
publié le 18 janvier 2001 à 21h56

Lille envoyée spéciale

Je vais vous placer en détention à la maison d'arrêt de Loos», explique Jean-Michel Faure, et Juge des libertés et de la détention (JLD) de permanence. Il est 21 heures et Xavier se tasse sur sa chaise, parcouru de tremblements. C'est une décision qu'il redoutait depuis 8 h 15, quand il a été entendu par la gendarmerie d'Armentières sur commission rogatoire d'un juge d'instruction. Il est impliqué dans une sordide affaire: un couple de RMiste est devenu pendant plusieurs mois, le souffre-douleur d'une bande gravitant autour de la belle-mère de Xavier. L'enquête de police parle de victime battue, tondue, violée, sodomisée, séquestrée, volée. Le tout sur fond de beuveries.

Trois personnes sont déjà incarcérées dans cette affaire, quand Xavier, 30 ans, se présente aux gendarmes. D'emblée, il reconnaît certains faits, mais conteste le plus grave: un viol. A son arrivée au tribunal de Lille, il répète ses déclarations au magistrat du Parquet, puis s'explique longuement avec l'avocat de permanence, Me Tayeb Ismi Nedjadi. L'après-midi est déjà bien avancée lorsqu'il est interrogé, en présence de son avocat, par Claire Gadat, juge d'instruction. La juge estime qu'elle ne peut remettre Xavier en liberté pendant qu'elle poursuit ses investigations. Mais, depuis le 1er janvier, elle ne peut plus prendre elle-même cette décision. Elle saisit donc Jean-Michel Faure, d'une demande de mise en détention provisoire.

Rôle secondaire. L'ordonnance circonstanciée arrive sur