Les démunis se doivent d'être patients. Même lors qu'il s'agit des droits élémentaires de la vie quotidienne, comme celui d'être titulaire d'un compte bancaire «dans l'établissement de crédit de son choix».
Ce droit, pourtant ren forcé par la loi de lutte contre les exclusions de 1998, prévoit que, en cas de refus, une personne «peut saisir la Banque de France afin qu'elle lui désigne» un établissement qui sera tenu de lui ouvrir un compte bancaire. Mais l'indispensable décret d'application s'est fait attendre deux ans et demi. Il devrait être publié au Journal officiel d'ici lundi.
Pour expliquer ce long retard, les associations de lutte contre l'exclusion pointent le désintérêt chronique du monde bancaire pour ces questions, peu empressé d'accueillir une clientèle aux ressour ces modestes. Et puis, l'échec de la commission Jolivet, notamment chargée de définir les contours d'un service de base bancaire gratuit pour tous les titulaires de comptes courants, a ralenti les avancées voulues par le législateur.
Le nouveau décret reste limité. Il fixe le cadre d'un service ban caire gratuit réduit au minimum: ouverture et tenue du compte, fourniture de relevés mensuels et de RIB, virements et titres interbancaires de paiement. Pas de Carte bleue, mais une carte de retrait maison. Pas de carnet de chèques non plus. Le décret concède juste deux chèques de banque par mois émis par un employé de l'établissement.
Minimum. «Notoirement insuffisant», jugent les asso cia tions. A la CLCV