Châtillon-sur-Thouet (Deux-Sèvres) envoyée spéciale
Le face à face aura été chaud. D'un coté, Jean-François Gueullette, préfet des Deux-Sèvres. De l'autre, les habitants de Châtillon-sur-Thouet (Deux-Sèvres) et de ses environs. Ce bourg de la banlieue de Parthenay accueille déjà un stock de 17 413 tonnes de farines animales, qui va être porté à 87 000 tonnes dans les prochaines semaines, voire à 130 000, ce qui en fera le plus gros site d'entreposage du pays. Un record de France dont il se passerait bien. A titre de comparaison, la commune de Quincieux (Rhône), qui est le deuxième plus gros site, n'en recevra que 30 000. A Châtillon, le lieu de stockage retenu par les autorités est une ancienne briqueterie. En 1981, son propriétaire, Michel Ayrault, a été contraint au dépôt de bilan. Depuis, il a successivement stocké, dans les 35 000 m2 de bâtiments vides, des céréales, des vélos, du matériel de camping... et aujourd'hui des farines. Ce lundi 15 janvier, le préfet a donc décidé de «jouer la transparence». Près de deux cents personnes ont répondu à son invitation à une réunion publique dans la salle des fêtes. Mais Jean-François Gueullette a eu du mal à convaincre. En fin de séance, une participante a posé la question qui résume le sentiment général: «Nous sommes très inquiets de voir tout ce qu'on met en place comme sécurité, alors qu'en même temps on nous dit que ces farines animales ne sont pas dangereuses.»
Extrême sévérité. Pendant tout le temps de la réunion, le préfet a