Elle a sorti son grand filet de pêche à mailles serrées, faute de savoir précisément où se diriger au mieux. Hier, Marie-Odile Bertella-Geoffroy, juge d'instruction parisienne, devenue spécialiste des gros contentieux sur la santé, saisie d'une plainte de deux familles de malades, a lancé son instruction sur la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Elle a mené trois perquisitions au sein des grandes administrations qui ont oeuvré sur la question de la vache folle et sur les risques de contamination du nouveau variant de la MCJ aux humains.

Première cible, la Direction générale de la santé, où un grand nombre d'archives ont été saisies. La juge et ses enquêteurs sont allés chercher tous les documents qui permettront d'établir quand les autorités françaises ont pris connaissance de l'existence d'un risque et ce qu'elles ont fait ou pas pour gérer ce risque.

Deuxième cible: la Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes, qui a eu à gérer et à intervenir sur l'écoulement des farines animales, puis leur interdiction et les trafics qui ont eu lieu. Enfin, dans la foulée, la juge s'est intéressée à la Direction générale de l'alimentation (DGAL), qui dépend du ministère de l'Agriculture, où elle pourra trouver non seulement la trace de l'élaboration des décisions françaises sur les consignes imposées à l'agriculture française, mais également les éléments relatifs à la coopération européenne.

L'information judiciaire dont elle est saisie a été ouverte le 22 décembre pou