L'étau judiciaire se resserre autour de Gérard Bourgoin, 61 ans, l'ancien «roi du poulet» et président de la Ligue nationale de football depuis le 6 juillet. Mercredi, il a été mis en examen pour «abus de biens sociaux et abus de pouvoir» par le juge de Sens (Yonne) Jean-Yves Rouxel, qui enquête depuis début 2000 sur la débâcle financière de l'ancien troisième groupe français de volaille. Sa fille, Corinne, 33 ans, ancienne directrice générale du groupe Bourgoin SA (BSA), avait été mise en examen le 12 janvier pour les mêmes motifs. Par ailleurs, une enquête préliminaire, ouverte en octobre par le parquet de Nanterre pour «escroquerie» et «présentation de faux bilan», va bientôt être jointe au dossier du juge sénonais.

Point final. Ces développements judiciaires interviennent peu après la liquidation du groupe, le 6 octobre, qui avait mis un point final à la longue saga économique de Gérard Bourgoin, à la tête de son premier milliard de francs de chiffre d'affaires dès 1986. Au moment de sa chute, le groupe comptait 5 000 salariés et pesait 4,7 milliards de francs (716 millions d'euros), avant d'être cédé pour moins de 150 millions de francs (23 millions d'euros), tandis que l'emploi de 1 000 salariés est menacé depuis le dépôt de bilan.

La justice s'intéresse à des «flux financiers anormaux entre les filiales et les holdings ou sous-holdings du groupe», selon les termes du jugement prononcé par le tribunal de Sens le 6 octobre. Schématiquement, il semble que la circulation de