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Libération

Le Territoire de Belfort sera sauvé des eaux

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Des prés serviront de réservoirs en cas de crue. Un exemple à suivre ?
publié le 19 janvier 2001 à 22h00

Belfort envoyée spéciale

Les engins de travaux publics soulèvent la terre, la transportent, la répartissent. L'immense prairie s'est provisoirement transformée en vaste chantier. Ici s'achève la construction de l'un des neuf «bassins de rétention» destinés à maîtriser les inondations de la Savoureuse, capricieuse rivière franc-comtoise. Dans quelques mois, une fois les travaux terminés, les prés seront rendus aux vaches. Mais, en cas de crue exceptionnelle, ces prairies serviront dorénavant de réservoirs temporaires, permettant de protéger les constructions de la vallée, maisons, commerces, etc.

Pendant que la Bretagne s'efforce d'effacer les traces des dernières crues, le Terri toire de Belfort tente d'éviter les pro chai nes. Car la région a de la mémoire. Le 15 février 1990, la Savoureuse et ses affluents débordent. La crue ne dure que quelques heures, mais les conséquences sont lourdes: plus de 1,2 milliard de francs (183 millions d'euros) de dégâts. L'usine Peugeot de Sochaux (Doubs), l'un des poumons économiques de la région, est touchée, une partie de son parc de machines-outils est hors d'usage, les ouvriers sont mis en chômage technique, les sous-traitants ne sont guère mieux lotis. A Belfort et dans les environs, des centaines d'habitations, d'entreprises, de locaux commerciaux sont inondés. La Savoureuse n'en est certes pas à son premier débordement. Mais ici comme ailleurs, les vallées se sont urbanisées, des zones inondables ont été remblayées et l'impact économiq