Jean Icart a des doutes sur l'impartialité de la justice de son pays. Et il le clame. Entrepreneur niçois, il a déposé une plainte contre la Générale des eaux, instruite par le juge Jean-Pierre Murciano. Aujourd'hui, cette plainte l'amène à s'interroger sur les pratiques du pantouflage judiciaire ces juges qui vont dans le privé. Car les deux entreprises mises en examen par Murciano pour escroquerie en tant que personnes morales la Générale de chauffe (rebaptisée Dalkia), filiale de la Générale des eaux (rebaptisée Vivendi), et le cabinet d'audit Arthur Andersen ont recruté d'anciens mem bres du parquet financier de Paris, Sylvie d'Arvisenet et Anne-Josée Fulgéras.
Pataquès. Le dossier d'instruction va être examiné le 1er février par la cour d'appel d'Aix-en-Provence. Or, à Aix, le procureur général est Gabriel Bestard, ancien supérieur hiérarchique de Mmes d'Arvisenet et Fulgéras. Et Icart s'inquiète.
Rien ne prédisposait Jean Icart à soulever un tel pataquès. Propriétaire d'une entreprise spécialisée dans le chauffage des lieux publics, il avait vendu son affaire à la Générale des eaux pour mieux se consacrer aux élections municipales de 1995. Las, le groupe de Jean-Marie Messier n'a jamais payé le prix convenu (33 millions de francs), pinaillant sans cesse avec l'aimable participation d'Arthur Andersen.
L'histoire se complique un peu plus avec l'entrée en scène de Jean-Paul Renard, doyen des juges d'instruction à Nice. C'est vers lui que Jean Icart dépose sa première p