Yaoundé envoyé spécial
Les Camerounais n'ont aucune envie d'être impliqués dans le scandale français des ventes d'armes, instruit par les juges Philippe Courroye et Isabelle Prevost-Desprez. Les révélations du Monde sur des ventes d'armes de Brenco, société de Pierre Falcone, au Cameroun et l'intérêt des magistrats français ont provoqué l'incompréhension des autorités locales. Interrogé sur ce sujet par Libération, le ministre de la Défense, Ahmadou Ali, s'est d'abord dit «étonné». «A l'époque des faits cités, en 1994, j'étais secrétaire d'Etat à la Défense. Je n'ai jamais rencontré M. Falcone.»
Le responsable gouvernemental a fait rechercher dans les archives de son ministère les correspondances entre la société de Pierre Falcone et le ministère de la Défense. Ses services ont retrouvé trois commandes passées par le ministère de la Défense à ZTS-Osos en 1994. Le premier, en date du 16 mars 1994, porte sur 1598300 dollars, le deuxième, du 28 mars, pour un montant de 263000 dollars et le troisième, du 31 mars, est de 747500 dollars. «Soit un total de 2,6 millions de dollars d'armes légères défensives, et non pas 72 millions», précise-t-on côté camerounais. «La somme a été payée à ZTS-Osos, société d'Etat tchèque, expliquent les officiels camerounais. Nous n'avons rien versé à M. Falcone: s'il a reçu un pourboire des Tchèques, ce n'est pas notre problème.»
Propositions. Le ministère de la Défense camerounais a aussi retrouvé une correspondance entre Falcone et Edouard Akame Mfoum