Pas le temps. D'appren-dre, de comprendre, d'échanger, d'approfondir, de tester. Les futurs professeurs des écoles de l'institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) de Bonneuil les élèves instituteurs sont pressés. Là tout de suite, car la file d'attente s'allonge devant le self. Trop de monde. Certaines préfèrent manger froids des petits plats préparés à la maison. Cette ambiance popote-papote n'enflamme pas Willy, Nicolas et Christophe. Ils déroulent leurs regrets sur leurs formateurs qui vont au plus simple et au plus rapide: «Ils ânonnent quatre heures de cours magistral pour nous expliquer qu'il faut motiver les élèves... en les impliquant!» Ou encore, «ils martèlent qu'on doit se comporter en professionnels puisqu'on est déjà enseignants, mais ils nous traitent en élèves».
«Dictée à l'adulte». Pourtant, le malaise est assumé dans une relative bonne humeur. Pierrette Slama, formatrice, ouvre son cours de français: «On va travailler sur l'orthographe-grammaire très très vite. Donc vous sortirez peu formés. Donc je vous suggère vivement de suivre des modules de formation continue plus tard.» La trentaine d'étudiants sourient. Savent-ils que le manque de personnel empêche l'IUFM de délivrer toutes les formations prévues? Pierrette Slama trace. Pas le temps d'entrer en profondeur dans la problématique de la «dictée à l'adulte» en maternelle, cet exercice délicat où l'enseignant écrit ce que l'enfant lui dit? Elle renvoie au «livre-référence sur le sujet». P