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Libération

Le Lyon-Turin sort du tunnel

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52 kilomètres sous les Alpes pour favoriser le ferroutage entre France et Italie.
publié le 20 janvier 2001 à 22h03

Modane (Savoie) envoyé spécial

Les sociétés exploitant les juteux tunnels routiers qui permettent aux camions de franchir les Alpes vont devoir participer au financement de leur principal concurrent. Lionel Jospin, en visite hier en Savoie, a annoncé leur participation aux différents projets qui doivent permettre de «rééquilibrer les modes de transport», au profit du rail. Le principal ouvrage relierait Lyon à Turin, avec un immense tunnel de 52 km. Le prochain sommet franco-italien, le 29 janvier à Turin, doit offi ci aliser ce projet, évoqué depuis plus de dix ans. Il coûterait 70 mil liards de francs. Et pourrait entrer en service, selon le Premier ministre, «à l'horizon 2015-2020». Deux autres tunnels seront construits en amont, sous les massifs de la Chartreuse et de Belledonne, pour donner accès au tunnel de base (construit au même niveau que la vallée).

7 000 camions/jour. La liaison mettrait Lyon à moins de deux heures de Turin (quatre heures aujourd'hui). Un quart des trains transporteraient des TGV de voyageurs et les trois autres quarts seraient consacrés au fret. Les réseaux à grande vitesse français et italien seraient raccordés grâce à ce dernier maillon de l'arc sud, qui relierait Barcelone à Milan, ouvrant aux marchandises la voie (ferrée) vers les pays d'Europe orientale.

Pour l'instant, une quarantaine de millions de tonnes de fret franchissent chaque année les Alpes. Une dizaine d'entre elles seulement transitent par le train. Le reste prend la route, pollue