Le quatrième homme. Son ombre a plané tout vendredi sur la cour d'assises de Paris. C'était la première journée de l'audience consacrée aux assassins présumés de deux convoyeurs de fonds dévalisés le 9 octobreÊ1997 aux entrepôts Sernam de la SNCF, rue de la Chapelle à Paris.
Sanglante. Dans le box, il n'y en a que trois. Daniel Penarrocha, 34 ans, Bruno Devos, 35 ans, et Yann Raoul, 34 ans. Le quatrième homme, simple témoin au procès, serait, selon les trois autres, le «cerveau». Les avocats de la défense ont demandé au président de l'entendre: dans une lettre envoyée au président en décembre 2000, Yann Raoul l'avait mis en cause. Les trois accusés, empruntés, amateurs, semblent loin d'avoir imaginé cette sanglante équipée. Endettés, ils ont les huissiers aux trousses et vivent dans la précarité. Selon eux, le quatrième homme, qui vit juste à côté des entrepôts de la Sernam, les aurait mis sur la piste.
Un coup foireux. Car les trois s'attaquent à des convoyeurs qui ne transportent pas de liquide. Seulement des listings et des chèques. Ils utilisent un fusil à pompe et une arme de guerre fournis par le quatrième homme, «chargés jusqu'à la gueule» selon les mots du président. Ils se servent d'un caisson à roulettes pour transporter leur matériel. Et puis ils jouent de malchance. La veille du braquage, le quatrième homme se désiste. Mais assure quand même le guet.
Sanglots. Tout dérape. Les malfaiteurs confondent d'abord un employé en costume gris avec leurs proies. Puis Raoul ne