On a entendu des cris.Ceux des photographes, des cameramen et des gendarmes à l'extérieur de la salle d'audience. Puis le silence. C'est l'entrée de Roland Dumas. Le visage tendu, sombre, l'ancien président du Conseil constitutionnel pénètre doucement dans la salle, suivi par deux gardes du corps. Il s'avance d'un pas lent, concentrant sur lui tous les regards, jusqu'au milieu de la salle d'audience de la 17e chambre correctionnelle. Il boite légèrement, et s'appuie sur sa canne, lançant quelques coups d'oeil autour de lui, sur les bancs de la presse, saluant de la tête. Tous les acteurs de son procès sont déjà là. Ils se sont rassemblés au premier rang, mais sur le banc de droite. Le banc de gauche est occupé par Christine Deviers-Joncour. Son ex-amie a été escortée jusque dans la salle par l'ancien garde du corps de l'ex-PDG d'Elf. Une armoire à glace, qui s'éponge le front, dans un costume noir.
Banc de droite. Après un coup d'oeil furtif sur Christine, Roland Dumas choisit aussi le banc de droite. «Je vais me mettre là», dit-il. Il salue l'ancien PDG d'Elf, Loïk Le Floch-Prigent. Embouteillage. Sourires. La mise en place touche à sa fin. Finalement, Le Floch lui cède le banc et va s'asseoir avec André Tarallo l'ancien patron d'Elf-Gabon , à côté de Christine. Un peu plus tôt, l'ancien PDG d'Elf s'était caché. Des caméras de télévision tournaient dans la salle. Il s'était collé le visage contre le mur, entouré par deux avocats.
La sonnette retentit, tous se lèvent, et le