Locquirec, envoyé spécial.
Perché au-dessus des vagues de la Manche, Locquirec fait de la résistance contre le principe de précaution. Gastro ou pas, analyses bactériologiques négatives ou pas, on veut pêcher et manger nos coques comme bon nous semble, dit en substance et avec une belle unanimité la population de ce port du Finistère-Nord. A l'heure de la vache folle et de la sécurité alimentaire, cette profession de foi fait un peu tache. Mais on ne change pas de vieilles habitudes si facilement.
«Cela fait des années que les gens vont pêcher des coques et personne ne s'est jamais plaint, assène Jean-René Cadran, le maire de la commune. Qu'on informe la population, c'est normal. Et c'est ce que nous avons toujours fait en mairie. Mais qu'on vienne maintenant nous interdire de pêcher quand on en a envie, je ne suis pas d'accord. Chacun doit assumer sa liberté comme il l'entend. Et tous les gens qui ont l'habitude de pêcher raisonnent comme moi.»
Alerte au pillage. On peut croire le maire de Locquirec sur parole. Ils étaient en effet plusieurs centaines, le 14 janvier, venus sur la baie défendre leur droit à pêcher librement. Munis de seaux, râteaux et pancartes «pas folles nos coques». La fronde est née d'un nouveau classement administratif du gisement, placé depuis peu sous la responsabilité des affaires maritimes du Finistère et interdisant la pêche «familiale», pour cause de coliformes fécaux.
Auparavant, la Ddass transmettait simplement son avis et les résultats d'analyses,