Il n'y a plus de Pieds Nickelés sur le banc des accusés. Ou alors, si peu. Hier, aux assises de Paris, les avocats des parties civiles, puis l'avocat général, ont balayé les images de la bande dessinée, trop indulgentes à leurs yeux pour être attribuées à Bruno Devos, Daniel Penarrocha et Yann Raoul.
«Rappelez-vous ces délicieux albums. Dans les "Pieds Nickelés", on n'a jamais fait pleurer les petits garçons et les veuves», a prévenu Me Michel Schegin, l'avocat des compagnes des deux convoyeurs tués au cours du braquage du 3 octobre 1997 dans les entrepôts du Sernam, près de la Porte de la Chapelle (XVIIIe arrondissement). Bien sûr, cette attaque fut un échec. Mais que ne va-t-on pas la comparer avec les coups foireux de Ribouldingue ou de Filouchard? L'indignité de la comparaison traverse les plaidoiries des parties civiles qui ne veulent pas croire à l'affolement de ces trois hommes, lors du braquage: «l'affolement, ce n'est pas compatible avec l'essence répandue sur le sol alors que deux hommes étaient déjà par terre», s'insurge Me Ghazarian-Hibon, avocate de la SNCF.
Brûlé. Dans la salle, il y a Francis Veyne qui est venu dire que «la souffrance était toujours là» trois ans après. Cet employé de la SNCF est tombé dans le liquide inflammable répandu par le gang qui venait de lui dire: «tire-toi, ça va cramer». Il a tenté de se relever puis il est retombé. Le feu l'a brûlé sur plus du tiers du corps. Pas très loin de lui, Daniel Sache et Roger Bonnefoy sont morts. Neuf ball