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Libération

OGM : l'enquête se noie faute de crachat.

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La recherche d'ADN, suite au saccage de Longué, est abandonnée.
publié le 24 janvier 2001 à 22h07

Jean-Frédéric Lamouroux a dû renoncer. Le procureur de la République de Saumur ­ qui s'était imaginé confondre les auteurs du saccage d'un champ de maïs transgénique à Longué-Jumelles (Maine-et-Loire), le 9 septembre dernier, en les faisant cracher sur un buvard ­ a été contraint de remballer sa spectaculaire méthode d'investigation. «L'enquête se poursuit, mais j'ai arrêté de collectionner les crachats parce que les gens s'y refusent», déclarait-il lundi.

Sang frais. Des inconnus détruisent donc, le 9 septembre, une parcelle sur laquelle la société Biogemma teste du maïs transgénique. Biogemma dépose plainte. Les gendarmes passe le terrain au crible et découvrent une «trace de sang frais sur une feuille de maïs», rappelle Jean-Frédéric Lamouroux. «Saisie», la feuille est expertisée. Et «les analyses révèlent un typage ADN féminin».

Le procureur lance alors ses filets. Et convoque notamment les participants à une réunion publique d'information sur la fameuse parcelle, organisée le 26 août en mairie de Longué, à la demande de la Confédération paysanne. Les hommes sont interrogés et les femmes priées de cracher. Objectif: comparer leur ADN et celui trouvé dans le champ. Les premières d'entre elles, éberluées par la demande, s'exécutent. «D'abord, j'ai ri, puis je me suis dit: "Qu'est-ce que je fais?" Le gendarme m'a dit que je pouvais refuser, mais je me suis dit: "Qu'est-ce que je risque?", raconte Marie-France (Libération du 2 novembre). J'ai pas l'habitude. Je me suis dit que