Manille (Philippines) envoyé spécial
«Sirven vit comme une bête traquée. Il est en quasi-réclusion. Il ne sort que la nuit dans une voiture aux vitres fumées, il limite les déplacements au minimum.» Aux dires de ce que l'on appelle une «source informée», la marge de manoeuvre de l'homme clé de l'affaire Elf, en fuite aux Philippines depuis 1997, est très réduite. Mais tout espoir de le coincer avant la fin du procès Dumas reste illusoire. Le dispositif français quatre policiers dépêchés sur place d'octobre à Noël sous la direction du commissaire Pierre Goujard a été allégé, puisque seuls deux fonctionnaires français restent sur place. «Il nous a pourri les vacances d'hiver, mais au moins on lui a rendu la vie difficile», commente un enquêteur. Certes. Mais l'éviction du président philippin Joseph Estrada risque de ralentir les recherches. Au National Bureau of Investigation, James Tosoc, le «special agent» chargé de pister Sirven, reconnaît qu'il a levé le pied. Sur les cinq servi ces philippins impliqués dans l'enquête, quatre sont, soit démantelés, soit l'objet d'un renouvellement presque total du personnel. «De plus le nouveau secrétaire à la Justice, Hernando Perez, va être fort occupé à pourchasser Estrada et ses acolytes», estime James Tosoc. Seul point positif, le général Mendoza qui dirigeait la «Task force Sirven» l'organisme qui coordonnait l'action de tous les services concernés vient d'être nommé chef de la police nationale.
«Très près de lui». Au moins les