Tous les ans, en janvier, Bison Futé profite de la pause du trafic pour sortir son calendrier annuel de prévisions. Mais, depuis quelques temps, son élaboration est de plus en plus difficile. 35 heures, jeunes retraités, concurrence de l'avion et du train, météo à cinq jours: tout se conjugue pour compliquer la tâche. Les spécialistes des encombrements se retrouvent donc en première ligne pour évaluer des changements d'habitudes «qui vont bien au delà des problèmes de circulation», comme le résume Christian Machu, codirecteur du Centre national d'information routière (Cnir), qui gère Bison futé.
Arbitrages nouveaux. Avant, les choses étaient simples. L'ordinateur avait avalé dix ans de données routières et l'expérience prouvait que le comportement des automobilistes était réglé comme une horloge. Seul le calendrier des vacances scolaires changeait. Or, voilà que ce comportement devient fluctuant, forme «une nouvelle variable qu'il faut intégrer» et, de surcroît, une variable «pas encore stabilisée». Ainsi de la réduction du temps de travail. Pour l'instant, «nous avons l'impression que les gens prennent plutôt leur vendredi que leur lundi». On voit des jeudis soirs chargés, des vendredis et des lundis matins bien lourds. Les prévisions météo à cinq jours entraînent aussi des renoncements ou, à l'inverse, des départs à la dernière minute: «Avec la RTT, les gens ont de la flexibilité, ils peuvent prendre facilement un jour.»
Des arbitrages nouveaux apparaissent. A coût égal, on