«C'est facile de critiquer la vie privée! Mais je citerais la Bible, s'est exclamé Roland Dumas. Que celui qui n'a pas péché me jette la première pierre, et j'ajouterais cette phrase: à ces mots tous se levèrent et s'en allèrent à commencer par les plus anciens...» L'ancien président du Conseil constitutionnel a ainsi prêché, hier. Il est redevenu avocat, celui de sa propre affaire, et aussi celui de son ex-amie Christine Deviers-Joncour, le temps d'une audience du tribunal correctionnel. L'un de ses fils l'a accompagné, lui a porté son cartable, puis est allé asseoir au deuxième rang. Peu après, c'est le clan de Christine qui est arrivé. Deux gardes du corps, sa mère, son fils aîné, et sa belle fille. Ils se sont installés au premier rang.
«Déshonneur». Et puis, Roland Dumas est allé vers le micro, légèrement voûté, mais prêt à en découdre. Il a refusé de s'asseoir: on plaide debout. Il a appuyé ses bras sur la barre, concentré. Un silence presque religieux s'est installé. «C'est pour moi un crève-coeur d'être ici, au terme d'une vie qui a commencé par le malheur, et qui s'est poursuivie dans l'effort. Courir le risque d'un déshonneur à mon âge représente une réalité que je ne peux supporter.» Il s'est remémoré le début de sa liaison avec Christine. Tout avait commencé à Sarlat à l'occasion des législatives de 1988. Il se présentait. «Une famille très importante» de la ville, l'avait aidé: les Deviers. La mère, le père, et la fille, Christine. «Nous avons eu des relations no