La Turballe (Loire-Atlantique)
envoyé spécial
Les fureurs du large ont rendu vivant le chef mécanicien, libéré de l'épave, extrait de la masse ocre de rouille. Mais la coque reste échouée sur la plage de La Turballe. Comme un cétacé blessé à mort. En quelques heures, les familles de quatre autres marins du caboteur Iles-du-Ponant ont dû admettre que le navire ne serait probablement pas même un sarcophage. Il faudra que les recherches menées au large par les hélicoptères des secours, le long des rochers et des plages par les gendarmes, leur rendent peut-être les corps de leurs proches. Pour commencer le travail de deuil. Pour que la mise en terre se fasse et que la douleur des gens de mer échappe à la grisaille des vagues. Puis il faudra qu'ils comprennent pourquoi aucun processus d'alerte n'a remplacé l'absence de SOS.
Le bateau, un caboteur de 32 mètres appartenant au conseil général du Morbihan, faisait le ravitaillement des îles en hydrocarbures, Belle-Ile notamment. Il en revenait mardi, et Philippe Hostein, capitaine du navire depuis 1987, avait averti par radio l'affréteur, la société nantaise Allaire, qu'il allait arriver à Saint-Nazaire où il avait réservé sa place auprès de la capitainerie. Silence radio, ensuite. Jusqu'au lendemain, aux premières heures du jour, quand un chalutier du Croisic signale la coque retournée. Aurait-on pu accélérer l'alerte? «Ça se passe toujours comme ça, explique Char lie Allaire, en charge du suivi technique du bateau. Le commandant est m