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Libération

Révolte au nom des détenus bretons.

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Des associations dénoncent le zèle de l'administration pénitentiaire.
publié le 26 janvier 2001 à 22h11

Rennes correspondance

L'exaspération est montée d'un cran ces derniers jours au sein des associations de soutien aux familles des détenus «politiques» bretons. Depuis plusieurs mois, ils protestent contre les conditions de détention des neuf militants mis en examen dans le cadre du vol d'explosifs de Plevin et de l'attentat de Quévert. Ils dénoncent aussi les tracasseries administratives incessantes auxquelles sont confrontées leurs familles. Le dernier épisode en date a provoqué une vive réaction de ces associations, qui estiment qu'il y a là un véritable «acharnement psychologique». Il était 15 heures, samedi, lorsque Solenn Georgeault, venue de Rennes à la prison de la Santé, à Paris, pour rendre visite à son ami Arno Vannier, s'est vu refuser son parloir sans explication. La jeune fille avait attendu six mois pour un droit de visite, limité à une demi-heure, et l'avait normalement exercé pour la première fois la semaine précédente.

Vexations. Interrogée par Libération, la direction de l'administration pénitentiaire explique qu'un seul juge, sur les deux en charge de l'affaire, avait autorisé les visites. A la famille, pourtant, l'autorisation de parloir avait été présentée comme «décision concertée» entre les deux magistrats. «Quand on voit que Mme Mitterrand a droit à deux heures de parloir avec son fils au bout de quelques jours, il y a une vraie différence de traitement entre justiciables», remarque Michel Herjean, porte-parole de l'association Skoazell Vreizh (Secours