Pau envoyée spéciale
La confrontation n'a pas eu lieu. Elle était prévue hier dans le bureau du juge d'instruction Thierry Pons à Pau, entre l'ex-trésorier du PS Henri Emmanuelli, l'ex-président d'Urba Graco Gérard Monate, et le conseiller général (ex-PS) des Pyrénées-Atlantiques, Jean-Pierre Destrade. Hospitalisé la semaine dernière, Gérard Monate, 77 ans, n'a pu venir. Mais il ne s'est pas privé de faire savoir ce qu'il avait à dire du financement du PS, des supposées collectes auprès de la grande distribution et du rôle d'Emmanuelli. «Henri, si j'étais à ta place, je reconnaîtrais qu'en tant que trésorier du PS j'étais obligé d'être au courant; si tu prétends le contraire, tu t'enferres, les juges ne sont pas des idiots», a-t-il ditÊdans un entretien au journal Sud-Ouest. «Pourquoi tourner autour du pot? Personne ne peut nier qu'il y a eu des versements aux partis politiques après 1990. Se faisaient-ils en dehors de la loi? C'est au juge de le dire.»
«Impôt». Selon Monate, en tout cas, Destrade, mis en examen pour «escroquerie, abus de biens sociaux, faux en écriture privée», était bien le correspondant du PS auprès de la grande distribution à l'époque où il était membre de la Cnuc (Commission nationale d'urbanisme commercial) et «l'impôt» versé au parti s'élevait alors à 3 500 francs le m2.
Jean-Pierre Destrade a choisi, hier, le Figaro pour réitérer ses accusations contre celui qui fut autrefois son témoin de mariage. «Henri Emmanuelli et moi sommes coupables d'avoir enfre