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Libération

Deux apprentis cloneurs prêts à s'attaquer à l'humain

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Leurs motivations pour tenter l'expérience restent floues.
publié le 31 janvier 2001 à 22h18

Les aventuriers de la procréation ont encore frappé. Lundi, deux chercheurs ont annoncé leur intention de cloner un être humain «d'ici dix-huit mois à deux ans». Le gynécologue italien Severino Antinori et Panayiotis Zavos, un spécialiste de la stérilité masculine basé aux Etats-Unis.

Jusqu'à présent, les seules déclarations d'intention sur le clonage humain émanaient du physicien américain Richard Seed et de la secte Raël. Cette fois, il s'agit de spécialistes de la procréation. Antinori s'est illustré en Italie pour avoir développé une technique qui avait fait scandale, permettant la grossesse chez les femmes ménopausées: en 1994, une «mamie-mère» de 63 ans avait ainsi donné naissance à un petit garçon. Son acolyte n'est pas un inconnu non plus: outre son activité de recherche universitaire, qui lui a valu une solide réputation, Zavos a créé un business très rentable autour de la stérilité masculine: kits d'analyse de sperme, congélation de cellules à la demande, etc.

Risques. Les deux hommes font peu de cas des problèmes liés au clonage. Des risques soulignés fortuitement hier par le père de la brebis Dolly (1). Chaque expérience nécessite en effet plusieurs centaines de tentatives et, surtout, «plus de la moitié des clones meurent rapidement après leur naissance ou sont mal formés, souligne Bernard Jegou, de l'Inserm, qui s'insurge. Peut-on se permettre cela avec des êtres humains? Il n'y a aucune justification à de tels actes. C'est scandaleux». Et ce ne sont pas les argu