Peut-on vraiment prévenir le suicide? La question peut sembler étrange, alors qu'a lieu aujourd'hui la cinquième Journée nationale de prévention du suicide, organisée par l'union de onze associations. Du côté des données chiffrées, l'état des lieux n'est guère encourageant. Seuls trois pays d'Europe de l'Ouest (Finlande, Danemark et Autriche) dépassent la France pour la mortalité par suicide, et le nombre de décès est désespérément stable depuis le début des années 90, autour de 11 000 par an (1). Mais, pour les associations et les professionnels de santé, diminuer le nombre de victimes, c'est essayer d'agir en amont, en prévenant les passages à l'acte.
Signes. Agressivité, repli sur soi, comportement à risque, surinvestissement dans le travail ou au contraire désintérêt... Il existe en effet souvent des signes avant-coureurs du suicide, variables selon l'âge et le caractère de l'individu. Encore faut-il que cette crise suicidaire soit repérée. «Je n'avais rien vu venir. A posteriori, j'ai réalisé que nous étions passés à côté d'indices flagrants de son mal-être. Non seulement nous, ses parents, mais aussi ses amis et son environnement scolaire», raconte Thérèse Hannier. Après le drame de la perte d'un fils adolescent, elle a fondé, il y a dix ans, une association, Phare enfants parents. Avec, en tête, une idée fixe: démontrer qu'une prévention «précoce» du suicide des jeunes est possible, en sensibilisant l'entourage à reconnaître les symptômes de mal-être. Réunions d'inform