Menu
Libération

«Trop d'avocats se taisent, moi je suis contre la routine».

Article réservé aux abonnés
publié le 5 février 2001 à 22h35

Tribunal correctionnel de Paris

Hadjira a 25 ans et Djamila 20 ans. Avec Tony, 24 ans, elles ont agressé Joël. «Vous aviez bu, dit la présidente, une bouteille de whisky et une de vodka...» Tony regarde ailleurs. «Ça ne vous intéresse pas, ce que je dis?», lance la juge. Une nuit, il y a vingt jours, à la Bastille, les filles se sont collées contre Joël, 50 ans. «Vous lui tâtiez les poches et lui avez proposé des relations sexuelles tarifées», poursuit la juge. «Loin de là, intervient Djamila. On lui a dit de nous inviter à boire un verre, il a pas voulu!» Elles l'ont suivi, il a pris peur. «Il a demandé à un épicier d'appeler la police. L'épicier a refusé, d'ailleurs il sera poursuivi pour non-assistance à personne en danger», lit la présidente. Joël est monté dans un taxi. «Dehors, vieux con!», a crié Djamila. «La plus jeune hurlait, frappait et elle a essayé de voler ma caisse», a raconté la femme taxi. «Djamila a donné un coup au vieux, mais la dame m'avait giflée, assure Hadjira. Et on n'a pas volé sa caisse, elle est tombée par terre.» Tony reprend: «On n'a pas frappé la personne âgée, ça se fait pas.» A l'enquêteur social, Djamila a dit: «Je suis triste parce que je suis plus chez maman.» Sa mère l'a chassée, elle vit à l'hôtel. La juge soupire: «C'est votre mère adoptive et elle a fait preuve de maltraitance envers vous, mais vous dites que la dispute avec elle s'est arrangée.» Elle se tourne vers Hadjira. «Elevée par vos grands-parents, vous avez été suivie par un ps