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Libération

Les affaires troubles du «bienfaiteur» des sourds-muets.

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Anatoliy Y. est accusé d'avoir dirigé un réseau de racket de handicapés.Il nie.
publié le 6 février 2001 à 22h38

Anatoliy Y. ne veut rien savoir de l'organisation pyramidale très structurée, décrite par Kiril K., organisation dont le «toit», trois hommes, aurait dirigé depuis l'Ukraine un réseau de sourds-muets s'étendant sur toute l'Europe de l'Ouest (Libération du 31 janvier). A la base: des «vendeurs», venus de l'ex-URSS et distribuant porte-clés ou colifichets contre une pièce de 10 francs. Avec force détails, Kiril K. avait répondu lors de la dernière audience à chaque question du président du tribunal correctionnel de Paris, qui juge dix des «cadres» de ce réseau depuis une semaine. Kiril avait estimé à deux millions de francs (304 900 euros) par mois le chiffre d'affaires de cette activité. Uniquement pour la France.

Hier, c'était au tour de Anatoliy Y. de donner sa version. L'accusation le considère comme le chef suprême de l'organisation. «Non, c'est faux», a répondu d'emblée l'Ukrainien, qui se présente comme un businessman. Un interprète russe traduit sur papier les questions du président, les passe à Anatoliy qui, dans le box vitré, y répond sur papier, en russe, tend la feuille à l'interprète qui traduit à haute voix en français. Pendant ce temps, d'autres interprètes retraduisent les réponses en russe, ou en arménien, ou encore en langage des signes, pour les autres prévenus. Du coup, les débats manquent un peu de vigueur. Et Anatoliy, qui a opté pour le service minimum et la langue de bois, ne fait rien pour les muscler.

«Etat de choc». L'après-midi avait pourtant bien com