Depuis plusieurs semaines, on opère de moins en moins dans les hôpitaux publics français. Une grève chronique des infirmières anesthésistes paralyse en silence les blocs chirurgicaux. Qui le sait? C'est juste une grève parmi d'autres. Apparemment, rien que de très banal: ce sont les petits conflits qui secouent régulièrement les hôpitaux. On pourrait presque s'y habituer. Et ce mardi 6 février, toutes les fédérations de la fonction publique hospitalière appellent à une journée nationale de grève. Classique. Pourtant, une tempête s'annonce. Inédite celle-là et sans égale. Dans les mois qui arrivent, les hôpitaux français vont être confrontés à une situation impossible : l'absence de médecins et d'infirmières. Les deux principaux acteurs dans la chaîne des soins qui désertent l'hôpital. Un comble... Dans dix ans plus de 8 000 médecins hospitaliers manqueront et près de 20 000 infirmières font déjà défaut. «Nous sommes devant une crise majeure. Même si les pouvoirs publics réagissent très vite et très fort, rien ne dit que cela sera suffisant», lâche un ancien directeur des hôpitaux.
Les infirmières
Mais où diable sont-elles passées? On les croyait en nombre, à l'image des énormes manifestations de 1988. Aujourd'hui, on peut bel et bien parler de pénurie. Il y a 15 000 à 20 000 postes inoccupés. Elles ont disparu. Partout, mais surtout dans l'hospitalisation privée les salaires y sont plus faibles , où l'on estime qu'il manque 6 000 infirmières sur 35 000 postes. Dans le pub