Arras envoyée spéciale
Tous des bons petits soldats. Pas de révolte, juste des soupirs, des «ras-le-bol» murmurés. Au centre hospitalier d'Arras dans le Nord, «on fait avec ce qu'on a». C'est un établissement vieillot, construit dans les années 60, et promis à des travaux lourds dans les mois qui viennent.
Marguerite Buire, auxiliaire de puériculture sourit. Le turn-over des patients augmente, la charge et la diversité du travail aussi. Elle voudrait avoir le temps, mais elle soupire: «Il faut que le travail se fasse.» Alors elle se dépêche dans l'immense couloir: changer les bébés, donner les biberons, actionner les aérosols contre les bronchiolites. «Il faudrait des rollers pour répondre à la demande.» En attendant, on fait au mieux. «En hiver, avec les gastro, les bronchiolites, il y a plus d'une trentaine d'enfants dans le service. On supprime les chambres individuelles», raconte Catherine Krolik, puéricultrice et déléguée FO.
Quinze ans de retard. Manque de moyens? Ce n'est pas le cas. L'hôpital d'Arras serait même l'un des mieux lotis du département. Ici, le message est passé: on a compris qu'on coûtait cher par rapport à la moyenne du modeste Nord-Pas-de-Calais, qui a lui-même quinze ans de retard sur la moyenne française. Et on devine qu'il va falloir encore se serrer la ceinture. Gérard Dumont, directeur de l'Agence régionale de l'hospitalisation, le répète souvent: «Il y a des besoins importants. Un service de chirurgie qui ne travaille pas assez, c'est du gaspillage.