Depuis quatre ans, Alfred Sirven était un fuyard, un homme de l'ombre, un émissaire occulte, voire un inconnu. La publication, hier, de son carnet téléphonique sur les sites Web de Paris-Match et du Parisien a redonné à monsieur Alfred un peu de son lustre passé. Le bras droit de Le Floch-Prigent était un homme qui comptait, aux relations installées et au carnet d'adresses fort rempli.
Ce carnet, un agenda Hermès, aux pages rafistolées à l'aide des oeillets qu'on employait sur les bancs de la communale, est un Bottin mondain. D'ailleurs, hier, à l'Assemblée nationale, Sirven n'était pas là, mais il était partout. Dans les têtes des députés. Dans les interrogations des journalistes. Dans les arrière-pensées des uns. Dans les non-dits des autres. François d'Aubert, député DL de Mayenne, avait préparé son petit papier: «Si les juges, les policiers, doivent interroger toutes les personnes qui sont sur tous les agendas des gens qui sont concernés par des affaires, on n'en sort pas.»
Jacques Myard (RPF) et Georges Sarre (MDC) complotaient. Le premier glissant au second un nom, «celui d'une personnalité de gauche qui figure sur le carnet d'Alfred». Réponse du maire du XIe arrondissement: «La République ne sautera pas, peut-être que certains sauteront.» Le premier des socialistes, François Hollande, remarquait: «Ce n'est pas parce que votre nom figure dans le Bottin téléphonique que vous êtes coupable.» Et Jean-Marie Le Guen (PS) de s'esclaffer: «Ce n'est pas Sirven qui va faire la le