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Libération

Quand la ville et l'Etat ne paient pas leur eau.

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Les retards rejaillissent sur les autres copropriétaires d'un immeuble du XIXe.
publié le 8 février 2001 à 22h42

L'affiche a été apposée dans le hall. La Compagnie générale des eaux avise d'une coupure imminente, pour «non-paiement» des factures. «Le branchement sera fermé à partir du 14 janvier 2001.» Les douze ménages qui vivent dans cette copropriété au 113 de l'avenue Jean-Jaurès (Paris XIXe) ont de bonnes raisons d'être furieux: car, ici, les mauvais payeurs sont la Ville de Paris, qui possède 8 logements sur les 22, et l'Etat, qui détient 1 appartement. Ljubomir Gracin, un retraité âgé de 67 ans, proteste: «On met tout le monde dans le même bain. Moi, je règle mes charges.» La municipalité à des arriérés de char ges de 16 000 F (2 436 euros) et l'Etat de 7 000 F (1067 euros). «Au total, il man que dans les caisses 23 000 F (3 506 euros), soit plus du tiers du budget annuel de notre copropriété. Faute d'argent, le syndic a du mal à payer les factures», explique Francis Barillier, l'un des habitants. «Si tout le monde payait en temps et en heure nous n'en serions pas là. La Ville paye, mais à chaque fois avec des retards considérables qui nous plongent dans les difficultés», ajoute-t-il.

Préemption. Cha que facture suit un cheminement complexe: Direction de l'habitat, Direction des finan ces, trésorier-payeur général. Une procédure normale dans l'administration, mais qui se révèle calamiteuse pour la vie en copropriété. Le syndic a procédé à des appels de fonds auprès des habitants pour avoir un peu de trésorerie en attendant que la Ville paye. Mais les copropriétaires se sont lassé