«Les comportements à risques sont de retour», notamment chez les homosexuels. Ce cri d'alarme a été lancé par un responsable des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) d'Atlanta devant la Conférence annuelle sur les rétrovirus qui se tient cette semaine à Chicago.
«Relapse». En France, cet automne, plusieurs enquêtes avaient signalé le phénomène, lui donnant le nom de «relapse». Ce relâchement dans les pratiques protégées semble donc se généraliser. Aux Etats-Unis, la situation est mieux connue. Une étude américaine a révélé qu'après plusieurs années de déclin, les infections dues au sida sont de nouveau à la hausse au sein de la communauté homosexuelle masculine de San Francisco: le taux d'infection y a plus que doublé depuis 1997, passant de 1,04 % à 2,2 %. Un phénomène également constaté dans des villes comme Los Angeles, Chicago et Seattle.
Le Pr William Whitington, de l'université de Seattle, a rapporté à Chicago que la communauté homosexuelle de cette ville prenait peu de précautions lors de relations anales entre séropositifs et séronégatifs: 43 % des 900 homosexuels interrogés n'utilisaient jamais, ou seulement quelquefois, un préservatif. «Et 40 % d'entre eux ne discutent pas de leur situation de séropositivité avant un acte sexuel, a-t-il ajouté. Enfin, 45 % des séropositifs avaient des rapports sexuels avec des partenaires qu'ils savaient être séronégatifs et 43 % avec des hommes dont ils ne savaient pas s'ils étaient infectés ou non.» Aux Pays-Bas,