C'est un carnet d'adresses à spirale Hermès qui fait la couverture de Paris-Match, cette semaine. Gris à l'origine, mais jauni et taché par les années, Alfred Sirven l'avait emporté avec lui aux Philippines. Ce vieux bottin mondain révèle l'entregent d'Alfred à son heure de gloire (Libération d'hier), mais aussi des annotations codées que les policiers vont se faire un plaisir de décrypter. Ce carnet a été ramassé par les enquêteurs philippins, dans la villa de Sirven à Tagaytay, le jour de son arrestation, vendredi dernier, mais c'est un journaliste de Match qui l'a remis à une greffière du palais de justice, mercredi à 12 h 30. Au moment où l'hebdomadaire en diffusait les premières pages, sur le Net. Et quelques heures après que le Parisien en eut diffusé des extraits sur son site.
Photocopies. Depuis lundi, la police française disposait des photocopies du carnet. Mais pas l'original. Mercredi soir, après sa comparution devant le tribunal correctionnel, l'ancien directeur des affaires générales d'Elf-Aquitaine a chargé ses avocats, Mes Eric Turcon et Jean Pierre-Gastaud, de déposer plainte avec constitution de partie civile pour «vol et recel» de son carnet. Hier, d'autres avocats ont demandé la saisie du numéro de Paris-Match en référé, pour atteinte à la vie privée.
«Ce n'est pas une pièce franchement explosive, a commenté Me Jean-Pierre Gastaud. M. Sirven connaissait beaucoup de monde. Mais nous ne souhaitons pas que l'instruction se déroule par voie de presse.» Ce nouvel