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Libération

Pour sa première sortie, Kouchner ne mégote pas

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Le ministre se dit prêt à durcir la loi Evin sur le tabagisme.
publié le 9 février 2001 à 22h44

«De temps en temps, au Kosovo, il m'est arrivé de fumer. Il y a des circonstances où l'on peut comprendre que ce geste de faiblesse ­ dont je me repens devant vous ­ ne soit pas la solution, mais un cri de détresse», a confié, non sans émotion, Bernard Kouchner, hier, à la tribune de l'Académie de médecine. Pour sa première sortie en tant que nouveau ministre délégué à la Santé, l'ancien haut responsable de l'ONU a fait un tabac.

«Rien n'a changé.» Dans la salle, tout le gratin médical et associatif ­ venu lancer un «appel solennel» pour une nouvelle mobilisation antitabac ­ n'a pas feint de s'offusquer de cette confession. L'heure était au plaisir des retrouvailles avec le ministre et à l'espoir que les affaires reprennent avec vigueur. «Revenant dans ce pays, j'ai l'impression que rien n'a changé depuis que j'ai été ministre, il y a un an et demi, a-t-il commenté. La France est le seul pays du monde où, dans les aéroports, on fume sous l'étiquette "Interdit de fumer". Nous avions tenté d'être efficaces avec un projet d'emplois-jeunes qui distribuent des brochures pour marquer notre exigence de respect de la loi aux portes de la France. Aéroports de Paris était d'accord.» Mais ces emplois-jeunes n'ont jamais vu le jour.

Officiellement, le sujet était de dresser le bilan de dix ans de loi Evin. Un texte historique qui a marqué un retournement des pouvoirs publics vis-à-vis du tabagisme, en jouant sur trois leviers: interdiction de la publicité directe ou indirecte, interdictio