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Libération

A la Défense, Notre-Dame des cadres.

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Une église vient d'être inaugurée au coeur du quartier d'affaires.
publié le 10 février 2001 à 22h48

Notre-Dame de la Défense annonce-t-elle les églises de demain? Première église ouverte en France au IIIe millénaire, on y tient en tout cas des propos d'un troisième type, qui tranchent avec les préoccupations habituelles des paroisses. «Nous ne sommes pas là pour faire le meilleur des mondes. Nous voulons accompagner le stress des cadres, des personnes qui ont des responsabilités. Nous voulons évangéliser la peur en quelque sorte, positiver les responsabilités... Sans complexes, sans états d'âme et avec humilité», résume le prêtre Jacques Turck, chargé du lieu. Ce n'est pas tous les jours qu'un prêtre avoue qu'il lui arrive de «rencontrer des gens qui gagnent 100 000 francs par jour» qui lui demandent un accompagnement ecclésial, une sorte d'audit spirituel, pour «limiter les effets pervers des 35 heures sur la qualité du temps de travail».

Discrétion. Le bâtiment de 1 000 m2 ne pèche pas par prétention. Construit par l'architecte Franck Hamoutène, il a coûté 40 millions de francs, financés à 20 % par le diocèse de Nanterre et 80 % par les Chantiers du Cardinal, l'association responsable des constructions pour l'archevêché de Paris. Le mobilier liturgique réalisé par Pierre Sabatier a été payé par des lecteurs du Pèlerin Magazine et de Bayard Presse. Du haut des marches de la Grande Arche, on ne voit pas l'église. Ce n'est qu'un petit cube grisâtre aussi austère qu'une stèle, dissimulé par l'immense coquille de béton du Cnit. La croix géante dessinée du côté de l'entrée se d